vendredi 21 mars 2014

L'amour dans l'sud!

à Luperon, République Dominicaine
J'avais un ex du type extraordinaire. On s’était connus via un ami commun et on avait cliqué très rapidement. Après quelques semaines de fréquentation qui me rendait aussi heureuse que comblée, il m'a quitté. Pourquoi ? Parce qu'il sortait d'une relation où il avait pratiquement mis au monde le bébé de son amoureuse, s'était donné corps et âme à cette femme et son bébé comme si c'était le sien puis avait eu le cœur explosé quand elle l'avait quitté.  Ce bébé qui n'était pas le sien, il ne le reverrait jamais et elle le lui avait bien fait comprendre.

Le fait que je sois moi-même mère l'a tout simplement terrifié. Quand est venu le temps de le présenter à mes enfants, après un peu plus de 2 mois de fréquentation, il a paniqué. Il ne voulait plus prendre la chance de s'attacher à des enfants pour devoir,  peut-être un jour, avoir à leur dire Adieu. Mes pleurs et mes explications n'ont rien pu y faire, il m'a quitté et moi j'ai eu une craque de plus dans mon cœur. Je comprenais mais j'avais mal quand même, parce que le cœur s'en fout pas mal de la raison.

Quand une amie, en peine d'amour elle aussi, m'a proposé d'aller oublier ça sous les palmiers dans le sud, j'ai sauté sur l'occasion puis sur l'avion et quelques semaine plus tard nous étions sur la plage en République Dominicaine, avec de la crème solaire pour protéger notre peau et des mots positifs et plein d'espoir l'une pour l'autre pour protéger notre capacité à aimer

Après à peine 2 jours, on connaissait pas mal tout le staff du resort. Deux belles filles seules dans un tout inclus, ça comprend vite que ça n'aura pas à faire grand chose pour que tout, réellement tout soit inclus. Il y avait ce jeune homme à la sécurité. Trop gentil, trop cute, trop de service et tellement clairement intéressé par moi. Oui, je le sais que dans le sud, le staff est intéressé par à peu près tout ce qui bouge et qui a un passeport étranger mais il se passait quelque chose de plus entre nous deux.  Un poquito je pense.Vers la fin des vacances,  j'ai finalement j'ai décidé que j'avais assez résisté à mes envies, que j'étais une grande fille et que je pouvais bien faire ce que je voulais. J'étais majeure, vaccinée et célibataire après tout!



Alors un soir où il m'a invitée à sortir du resort pour aller danser au village, j'ai mis ma plus belle robe (pas difficile quand t'en as deux mettons) et je l'ai suivi sur ma petite mobylette qui faisait teuf-teuf-teuf. Ben non, j'ai pas laissée mon amie en plan comme ça, elle aussi avait un rendez-vous doux avec un beau latino et l'a suivi, muni, tout comme moi de gloss, d'une brosse à dents et de condoms.

J'étais derrière mon beau Dominicain à le serrer fort fort au bruit du teuf-teuf alors qu'on roulait sur une route cahoteuse quand il a arrêté la mobylette pour me demander de descendre. Il parlait à peine l'anglais, moi pareil avec l'espagnol donc on se comprenait comme on pouvait. Tout de suite je me suis dit "Ben là il va pas changer d'idée et me laisser là sur le bord du chemin?!" Ben non,  on devait monter une pente et sa mopette n'y arrivait pas avec quelqu'un d 'autre dessus. J'ai ravalée ma surprise, dit à mon égo de fermer sa yeule et j''ai monté, à talon dans la gadoue en me disant qu'a mobylette donnée on ne regarde pas la ride.

Rendue au bar, j'étais dans un monde inconnu. Pour vous donner une idée, quand j'ai commandé un rhum and coke, on m'a donné une bouteille de 500ml de coke, et une 500ml de rhum...
On a dansé, lui comme un dieu, moi comme une maladie musculaire, et on s'est réellement bien amusés. Quand il m'a ramenée chez lui, je l'ai suivi et j'ai été assez décontenancée par l’aspect assez... disons désuet  de son logis. Il habitait une grosse habitation pour les employés, un genre de bloc qui tient à peine en plein milieu d'un champ,  juste assez en retrait du resort pour ne pas nous gêner dans notre confort quand on est au buffet et qu'on regarde par la fenêtre

Arrivée chez lui, je constate que chez lui c'est petit, ben ben petit, et qu'il fait noir comme chez le yab. Je lui demande d’allumer, il essaie mais il ne se passe rien. Avec ses gestes il me fait comprendre que l’électricité chez lui, c'est comme les touristes, ça va, ça vient... Il m'invite à prendre une douche avec lui, je me dis quelle bonne idée, c'est sensuel à deux  il me semble! Hum... chez nous, oui. Là, on avait un tout petit filet d'eau glacé qu'on prenait dans nos mains et qu'on se lançait l'un sur l'autre.  Aussi romantique qu'un pique-nique sur le bord d'un track de train quand le trani passe.

Rendu dans son lit (ben...sur le matelas par terre), on est tout en sueur en deux minutes parce qu'il fait environ 40 degrés dan sa chambre. On fait ce qu'on a à faire du mieux qu'on peut mais c'est pas des conditions optimum mettons. Je meure de chaud, je ne vois rien, disons poliment que j'ai semi-pas-de-fun. Fait juste trop chaud pour vivre. Mais je ne dis ni ne laisse paraître quoique ce soit, je ne voudrais pas le froisser en plus. Finalement on s'endort, complètement extenués et trempés de sueur..

 Un moment donné, il me réveille, c'est encore la nuit, et il est tout excité dans le sens "C'est noël" du terme. Je me demande ce qui se passe et il me montre que le ventilateur tourne. Au début je ne comprends pas, la petite citadine gâtée en moi fait "Ben oui, c't'un ventilateur, aye, bravo" et là je me rappelle que l’électricité va et vient et que là, youpi, elle vient Je le regarde avec un sourire, je lui dit un genre de 'buneo, bueno!" et je me dis que aussi bien en profiter! Alors on en profite et on se rendort.

Le lendemain matin, il devait se lever super tôt pour le travail et on devait partir séparément parce qu'il ne pouvait absolument pas arriver en même temps que moi, il aurait pu perdre son emploi. Dans les tout inclus, la règle c'est : les touristes, on ne touche pas à ça!  Il m'offre ce qu'il a sous la main, c'est à dire un verre d'eau, il me couvre de baisers et de belles paroles que je comprends juste assez pour savoir que c'est cute puis m'indique le chemin du retour. En sortant, j'entends des drôles de cris, je ne comprends pas ce qui se passe. Je descends l'escalier et là, je rencontre mon comité d’accueil :  une chèvre, trois poules, un cochon et un cheval.

Hé ben! Une première pour un lendemain de one night stand, croyez-moi!
 J'en suis plus à une surprise près alors je leur dire bonjour (en espagnol, bien entendu) et je pars sur un petit chemin de rocailles, talons haut à la main, mascara coulé sous les yeux et sourire aux lèvres.

Pourquoi ce sourire? Parce que je suis dans le sud, il faut beau, je suis gâtée, je suis choyée et je le sais. Ce n'était certes pas une nuit parfaite mais who cares?

Malgré la chaleur, la sueur, les talons dans la bouette, l’incompréhension par moment et toutes les tuiles, j'ai passé la soirée et la nuit avec un gars au grand cœur qui m'a traité comme une princesse par ses yeux et par ses gestes et pour moi ça vaut toutes les limousines et les bijoux du monde.  Si t'es en première classe tout le temps mais que t'as de la classe juste de temps en temps, i'm out.

On s'est recroisés au courant de la semaine, on s'est fait des petits bonjours polis mais tous les deux on savait qu'on avait passé une nuit où la langue et le statut ne comptaient pas. On étaient juste deux êtres humains qui avaient fait le plein de câlins et ça, de temps en temps, ça fais tellement de bien, si?

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